Mes combats

Certaines difficultés sont devenues des combats du quotidien. Elles ont tendance à rendre ma vie compliquée même si je fais de mon mieux pour le cacher à mes proches et à d'autres personnes puisque je n'aime pas embêter les autres avec mes problèmes. D'ailleurs, j'ai souvent tendance à les minimiser pour rassurer mon entourage que je ne veux pas inquiéter. Mais ici je souhaite en parler un tout petit peu parce que c'est un espace qui me sert d'exutoire, et j'espère que ce que je vais raconter aidera une personne ou deux. Il y a d'abord les préjugés à propos de ce que je fais pour vivre : femme de ménage. Puis j'ai aussi des problèmes de santé. Et je suis parfois confrontée à la dépression, un sujet assez tabou autour de moi.

Les préjugés

Je fais le ménage pour gagner ma vie. C'est un métier que j'aime bien parce que je me sens utile, et il me permet de nettoyer des espaces pour les rendre agréables pour moi et d'autres personnes.

Mes proches qui connaissent mon histoire, savent pourquoi j'ai choisi de travailler comme femme de ménage. Et depuis qu'ils sont au courant du projet professionnel que j'ai à cœur de concrétiser, ils me soutiennent autant qu'ils peuvent, sachant que je fais beaucoup d'heures supplémentaires en travaillant de 4 heures du matin à 23 heures pour atteindre mes objectifs financiers dans quelques mois. D'ailleurs, faites un don pour m'aider avec ce projet. En échange, je peux gratuitement vous donner quelques conseils en nettoyage, ou je peux vous faire une petite publicité sur Facebook.

Pour les nouvelles personnes que je rencontre. C'est une autre histoire. Pourquoi ? Dès que j'annonce ce que je fais pour vivre, beaucoup montrent du mépris. Et pour leur faire changer d'attitude, avant je prenais le temps de leur lister patiemment les avantages que je vois à faire le ménage. Mais j'ai finalement arrêté de faire de la « pédagogie » à propos de mon présent métier parce que la majorité des personnes préfèrent camper sur leur position, et trouvent leurs préjugés confortables. Puis même si leur comportement me fait du mal, j'ai choisi de ne pas leur en vouloir. Le ressentiment est une émotion négative que j'essaie d'éviter au maximum parce que c'est mauvais pour la santé, surtout la mienne. De plus je fais un travail sur moi avec l'aide de spécialistes parce que je souhaite dépasser tout ça.

La santé

J'ai certains problèmes de santé qualifiés par les médecins de sérieux. Ils touchent les parties supérieur et centrale de mon corps. Je n'ai pas trop envie de rentrer dans les détails parce que, pour moi, ce n'est pas très intéressant. Et j'arrive à trouver des solutions pour faire de mon mieux pour les gérer même si certains jours j'ai vraiment mal.

Puis je fais mon possible pour rester positive parce que j'ai remarqué que lorsque je fixe mon esprit sur des choses agréables, la plupart du temps ça diminue la grande souffrance des très mauvais jours.

La dépression

Dans le passé, j'ai vécu des événements particulièrement douloureux qui m'ont marqué à vie, avec des traumatismes qui me plongent dans la dépression de temps à autre. Et ce qu'il m'est arrivé, je ne le souhaite à personne, même pas à mon pire ennemi. D'ailleurs à ma connaissance je n'ai pas d'ennemis parce que je m'efforce (mais ce n'est pas facile du tout) de pardonner aux personnes qui m'ont fait du mal, même quand elles ne se sont pas excusées.

Il faut savoir que parfois, certains mots, images, faits d'actualité, etc. vont réveiller des mauvais souvenirs et une grande tristesse que je n'arrive pas encore à maîtriser, même si je suis en train de faire un travail avec trois professionnelles du monde médical. Je sais aussi qu'il faut du temps avant de trouver un certain apaisement. Et j'ai conscience que je me rappellerai toujours de ce qu'il s'est passé. C'est pourquoi, lors d'épisodes dépressifs, je fais de mon mieux pour me concentrer sur la bonté et la gentillesse dans ce monde. Je me mets aussi à regarder des vidéos ou des films comiques pour chasser les mauvaises pensées et les émotions négatives.

En conclusion, je continue de me battre grâce aux personnes auxquelles je peux être utile et faire du bien dans la limite de mes possibilités. Parmi ces personnes, il y a mes proches qui ont besoin de moi, et les gens que je rencontre dans le cadre de ma petite activité caritative. Je pense aussi aux inconnu(e)s que je pourrai croiser dans la rue, qui seront à la recherche d'une rue qu'ils(elles) ne connaissent pas, ou qui auront juste besoin de discuter puisque la solitude les pèse. Puis il y a vous aussi qui êtes en train de lire cette page en ce moment même. Peut être que ce dont je parle, vous nourrira d'une façon ou d'une autre, ou vous aidera à tromper l'ennui.

Pour finir, si comme moi vous êtes confronté(e) à des difficultés plus ou moins similaires, je vous en prie tenez bon, ne cédez pas au désespoir même si c'est compliqué. Faites tout ce que vous pouvez pour éviter l'isolement en cherchant de l'aide auprès de personnes bienveillantes et patientes qui ne vous jugeront pas (professionnels , proches, etc.). Je vous recommande aussi :

• SOS Amitié au 09 72 39 40 50 (disponible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7),

• SOS Kriz au 0 800 10 08 11 (disponible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7).

J'espère que ce que j'ai partagé ici, vous apportera quelque chose. Et n'hésitez pas à me contacter si vous avez envie de me donner des conseils, ou si j'ai fait des erreurs (orthographe, grammaire, syntaxe, etc.). Même si je ne suis pas très disponible, je vous répondrai dès que possible.

Prenez soin de vous et des personnes qui vous sont chères.

A bientôt.

Isa